Pourquoi s'intéresser à la
notion de
page ?
Après tout, la page n'est que cette face d'un feuillet de papier, de
parchemin pouvant
recevoir un texte ou des illustrations.
Pourtant, les aventures du papier sont nombreuses. Inventé par les chinois, industrialisé puis diffusé largement grâce à l'imprimerie, le papier a rendu possible la mémoire des faits et « l'immortalité des hommes* »".
Et c'est bien l'extraordinaire histoire de la diffusion du savoir et des pensées qui
passe par
la page, désormais numérique.
De titre, double, blanche, de garde, Web, support de l'écrit, la notion même
de page
mérite que l'on s'y attarde quelque peu.
Pendant près de 3000 ans, la page se présente sous forme de tablette d'argile employée à Sumer à partir du IVe millénaire av. J.-C.. Entre le Tigre et l’Euphrate, la civilisation mésopotamienne s’est ainsi construite sur l’argile. L’argile fraîche est conservée humide dans des jarres. Le scribe façonne les tablettes sur lesquelles il écrit, puis les laisse sécher au soleil ou, parfois, les fait cuire au four.
classes.bnf.fr/
Le papyrus poussait en abondance dans les marais du delta du Nil et était employé dans tous les usages de la vie quotidienne. Lié à l’écriture égyptienne, il fut aussi le support des textes araméens, grecs, latins, arabes. Les plus anciens manuscrits retrouvés datent du IIIe millénaire et les plus récents (un texte arabe et une bulle pontificale) du XIe siècle après J.-C.
La structure de la feuille de papyrus imposait la forme du rouleau, avec une colonne de texte qui délimite l'espace de la page.
classes.bnf.fr/dossisup/À partir du IIe siècle, le codex de parchemin remplacera peu à peu le rouleau de papyrus.
Le parchemin, peau animale traitée, est le support essentiel du livre jusqu’au IXe siècle au Proche-Orient, et durant tout le Moyen Âge en Occident. Sa fabrication à partir de peaux, le plus souvent de mouton, de veau ou de chèvre, a été mise au point vers le IIe siècle avant J.-C. à Pergame (Asie Mineure) pour remplacer le papyrus, alors monopole de l’Égypte.
L’utilisation du parchemin entraîne un changement fondamental dans l’histoire du livre : le passage du volumen au codex. Cette matière solide, facile à plier, inscriptible des deux côtés donne des feuillets que l’on réunit et assemble en cahiers : le codex ainsi formé contient beaucoup plus de textes que le rouleau antique (volumen), peu à peu abandonné.
Selon la tradition chinoise, le papier fut inventé en Chine par Cai Lun en 105, mais d’après les données archéologiques, il existait déjà deux siècles auparavant. Cai Lun en aurait amélioré la fabrication et développé la production. Au cours du IIIe siècle, l’usage s’en généralise dans toutes les provinces sous domination chinoise, où il remplace la soie, le bambou et les lattes de bois, utilisés depuis la haute Antiquité. Mais le secret de sa fabrication ne sortira de l’Empire qu’en 751, divulgué par des papetiers chinois prisonniers du gouverneur musulman de Samarcande.
classes.bnf.fr/La première apparaît en 2007, et n'a cessé d'évoluer dans son petit marché (comparé aux tablettes). Aujourd'hui, une liseuse peut être tactile, éclairée, compacte, capable de lire tous les formats textuels et parfois d'images, connectée en Wi-Fi et/ou 4G… voire tout cela à la fois. Acquérir une liseuse, c'est aussi souvent entrer dans un écomarché, la liseuse elle-même n'étant que la devanture d'une boutique de livres.). S'il est possible d'insérer soit même du contenu (PDF, .txt, .doc…), il se dégage une forme de standard pour les livres acquis en boutiques virtuelles, l'Epub un format ouvert, et mobile format fermé d'Amazon.
Le spécialiste français des liseuses Bookeen propose Diva, une liseuse compatible avec la DRM open-source LCP. Un verrou numérique plus souple qui autorise très prochainement les utilisateurs à partager leurs lectures avec leurs proches.
L'idée est de remplacer à terme la DRM propriétaire d'Adobe actuellement en vigueur, contraignante, parfois compliquée pour l'utilisateur et coûteuse pour les éditeurs. Le point fort de LCP, c'est son interopérabilité. Avec cette DRM, un livre acheté sur une plate-forme lambda pourrait être lu sur n'importe quel terminal. Mieux, avec ce système fonctionnant à partir d'un simple mot de passe, un ouvrage acheté par un utilisateur pourrait être lu sur plusieurs appareils (en nombre limité bien sûr). Soit la possibilité de « prêter » à un proche un roman comme vous le feriez avec n'importe quel ouvrage « papier ».
www.01net.com/actualitesDepuis la première Amazon Kindle en 2007, le marché de la liseuse n'a de cesse de tenter de faire passer le livre papier dans l'autre monde et si le succès de cette entreprise n'est pas forcément au rendez-vous (seulement 350 000 liseuses vendues en France depuis 2012, concurrence des tablettes), on ne peut ignorer les efforts constants des marques encore actives dans le domaine pour rivaliser d'ergonomie, confort de lecture, polyvalence et connectivités.
www.lesnumeriques.com/liseuse/Depuis le concept de la tablette qui date des années 1960 en passant par l'improbable prototype de 1983 puis l'appareil ultraplat, tactile, gavé d'applis que l'on s'arrache depuis 2010, le chemin fut long et semé d'innovations.
Voir également sur Eduscol, Histoire du livre et des supports de l'écrit, bibliographie et sitographie.
eduscol.education.fr/Même lorsqu'elle est numérique, l'affichage de la page est longtemps resté très lié au format
papier.
Ses formats font l’objet d'une normalisation internationale (
ISO) ou nationale (DIN ,
AFNOR ,
ANSI , etc.).
Il en existe trois principaux : A, B et C.
Les plus connus ce sont les formats A, basés sur le format A0, dont la surface est, par définition, de 1 mètre carré. Ses dimensions, arrondies au millimètre près, sont 841 mm × 1 189 mm. Les formats les plus couramment utilisés sont le format A4, 210 mm × 297 mm, et son double, le format A3, 297 mm × 420 mm
Les formats B sont définis
par la norme ISO 216, adoptée par la
DIN en Allemagne
en 1922, postérieurement aux formats (A2, A3, B3, B4 et B5)…
Chaque dimension de feuille B(n+1) représente la moyenne géométrique des feuilles
A(n) et
A(n+1), et permet d'élargir les marges du format A.
Les formats C sont principalement utilisés pour les enveloppes. La surface d’un format C0 est, par définition, la moyenne géométrique de la surface A0 et de la surface B.
La page Wikipédia
fr.wikipedia.org/wiki/Format_de_papierLa Bibliothèque Nationale de France (BNF) consacre un dossier complet sur l'histoire du livre et ses divers supports, dont le papier.
classes.bnf.fr« Moi je n'aime que la bonne vieille odeur du papier »
De fait, tous les papiers sont composés de cellulose et, en plus faibles quantités, de lignine. Toutes deux proviennent du bois dont est issu le papier. La lignine aide à maintenir ensemble les fibres de cellulose, et est aussi responsable du jaunissement du papier avec le temps. L'oxydation la décompose en acides qui décomposent ensuite la cellulose. L’odeur de vieux livres vient de cette dégradation chimique. Et celle des plus récents, des acides qui permettent de retirer la lignine. La bonne odeur des livres est donc le plus souvent celle de l'acide…
La page Web a ceci de particulier qu'elle est quasi infinie. Elle n'est réellement ni
limitée en largeur
ni en longueur, et la notion de page disparaît le plus souvent.
Sa taille est tributaire de la résolution de l'écran.
Attention !
Ne pas confondre la taille de l'écran, le plus souvent exprimée en pouces et la
résolution,
exprimée en pixels.
Un écran de 19 pouces peut afficher une résolution de 600*800 pixels ou 1024*768 pixels la taille moyenne actuelle selon sa qualité.
Astuce ! Pour convertir une taille, saisir 19 pouces en cm dans Google.
La quantité de pixels affichée sur l’écran est exprimée en pixels verticaux X
horizontaux.
Par exemple : 1280 x 720, ce qui correspond au 720p ou 1920 x 1080 pour 1080p pour le
Full HD et 5120 × 3200 pour le 4k .
A retenir !
Plus la résolution est grande, plus la qualité de l'image augmente moins elle est pixellisée et ce d'autant plus que l'écran est petit. La taille de la page Web dépend des possibilités de résolution de votre écran ou Smartphone et est souvent fixée en fonction du support de visualisation.
Le Responsive Web Design (RWD) est un ensemble de principes de conception et de technologies qui permettent à un site de s'adapter aux différentes tailles d'écran (ordinateur, tablette, Smartphones…). Cette technique a largement été popularisée notamment par le Time Magazine.
Prenons l'exemple ci-dessous ( www.tahitidocs.com/RSS/rss.php ).
La page est composée d'un en-tête, d'un chapô qui contient une vidéo et du texte.
Le corps de la page est constitué de 3 colonnes de texte.
Le redimensionnement va redistribuer les éléments selon la taille d'écran. L'image du bandeau haut est réduite, le texte passe en 2 colonnes, la vidéo garde sa taille.
Si l'on réduit encore la taille d'écran, l'on passe en simple colonne, le chapô est scindé, le texte passe sous la vidéo, le bandeau haut est encore réduit.
La page est donc de plus en plus souvent adaptée à l'écran de l'utilisateur, à la fois dans sa forme, mais aussi, nous le verrons dans un autre module, son contenu…
Avec l’arrivée de designs et d’ergonomies nouvelles, la notion de contenu prend de plus en
plus
d'importance.
Une première logique s’affirme, celle des articles les plus « dénudés »
possibles, c’est
à dire sans les colonnes de droite ou de gauche.
Ensuite, deuxième tendance claire, la logique de la page infinie.
Cette navigation permet au lecteur de lire tout le site sans jamais devoir cliquer, les
pages
s'enchainant en un scroll infini.
De nombreux sites ont mis en place l’Infinite Scroll à la place des paginations à l’ancienne (bouton suivant et précédent). Par exemple, Tumblr utilise ce procédé pour les archives de ses blogs.
Techniquement, une fois arrivé en bas de page, la nouvelle page est chargée automatiquement, ce qui est plutôt pratique puisque cela permet aux utilisateurs d’éviter un certain nombre de clics sur les liens d’une pagination standard.
On améliore ainsi l’expérience utilisateur. Cette technique peut augmenter le temps de visite moyen en réduisant les actions à effectuer des visiteurs pour consulter un contenu.
Nouvelle mode ou nouvelle façon de lire ?
Quelques exemples
qz.com/Penser aux métadonnées avant de diffuser un contenu culturel sur le Web, c’est lui
assurer à la
fois une meilleure visibilité et une meilleure traçabilité : un atout considérable
qui peut
contribuer à faire en sorte que les créateurs soient rémunérés à leur juste valeur.
Les métadonnées sont de précieux atouts pour la visibilité des contenus culturels.
Dès l'origine, un document en HTML était structuré en deux parties principales, l'en-tête et le corps du texte. L'en-tête contient des informations qui ne sont pas affichées (à part le titre) mais qui peuvent être utilisées par les moteurs de recherche, les sites etc.
Les métadonnées, ou données sur les données, sont donc des informations au format texte sur le texte qui n'apparaissent pas à l'écran.
<title>Comment réaliser un document multimédia</title> <meta name="description" content="Bref résumé de la page" /> <meta name="author" content="Denis Weiss" /> <meta name="keywords" content="HTML5, css3, tutoriel, EPUB" />
Voir l'importance des métadonnées
La notation des métadonnées des documents de type ePUB, est légèrement différente et fait appel à Dublin Core. Le Dublin Core est un standard (et non une norme) né en 1995 dans la ville de Dublin.
Toutes ces métadonnées peuvent être renseignées via un logiciel adapté, mais l'on pourra également les intégrer directement dans la page Web.
Il est même possible d'ajouter des données pour des applications spécifiques, par exemple pour Twitter ou Facebook (exemple : <meta name="twitter:card" content="summary">, <meta property="og:title" content="Parcours EMI | Anatomie de la page">
En 2001, Cory Doctod-flex a fait une liste des sept obstacles prétendument insurmontables pour obtenir des métadonnées fiables pour faire fonctionner un possible Web sémantique.
Selon lui :
Il inclut également d'autres raisons qui peuvent rendre les métadonnées obsolètes :
Près de 20 ans après, l'auteur de cette page n'est pas loin de considérer que rien n'a changé…