L'on
parle de plus ou plus souvent d'algorithme et l'Algorithmique est
étudiée au
collège et au
lycée.
Mais qu'est-ce qu'un algorithme ? A quoi cela sert-il ?
Assistants vocaux, enceintes connectées, reconnaissance faciale, autant d'outils dont le fonctionnement est basé sur des algorithmes.
Et quand ces algorithmes ont la particularité d’être conçus de sorte que leur comportement évolue dans le temps, en fonction des données qui leur sont fournies (machine learning), on parle d'intelligence artificielle.
Mais quand c'est l'IA qui conduit la voiture, ou un robot tueur qui prend la décision de tir, ce sont aussi des questions éthiques pas simples qui se posent.
« En prenant les femmes comme sujets à analyser, elles (les enquêtes) font l’économie d’une réflexion sur la définition de la différence sexuée, produit d’une construction à la fois historique et anthropologique, mais aussi, pour suivre l’anthropologue Françoise Héritier (1991), corporelle.
De ce fait, elles ne peuvent s’interroger sur la place du masculin, considéré toujours comme un universel, et elles reprennent les catégories conventionnelles affectées au féminin pour mieux en dénoncer la prégnance. Par exemple, elles s’interrogent sur le statut de victime des protagonistes, en faisant l’hypothèse que ce sont principalement des femmes qui le sont.
C’est certainement le plus souvent juste, mais cela ne permet pas d’observer les manifestations genrées dans leur dynamique et leur diversité. C’est d’ailleurs pour échapper à ces assignations que se sont développés depuis une vingtaine d’années des travaux théoriques autour du genre (et non plus des seules femmes), qui mettent en évidence le fait que les sexes sont le produit inextricablement mêlé d’une construction tout à la fois sociale, biologique, historique, culturelle. »
Médiamétrie pour les rencontres de l'UDECAM 2017
Plusieurs enquêtes fournissent des données chiffrées sur les usages, notamment des réseaux sociaux par sexe
C’est sous l’égide de l’ONU qu’est organisée en 1995, la quatrième Conférence mondiale sur les femmes. Après de longs débats, la Déclaration et le Programme d’action de Beijing est adoptée. Elle liste 12 domaines essentiels dont celui de la place des femmes dans les médias :
« Objectif stratégique J.1. Permettre aux femmes de mieux s’exprimer et de mieux participer à la prise des décisions dans le cadre et par l’intermédiaire des médias et des nouvelles techniques de communication »
Quinze ans plus tard, pour montrer son attachement à la cause de l’égalité entre les genres et de l’autonomisation des femmes, l’Assemblée générale des Nations Unies créé ONU-Femmes et engage, en coopération avec la Fédération internationale des journalistes et d’autres partenaires, des outils appelés IGRM (Indicateurs d’égalité des genres dans les médias).
« Ces indicateurs ont pour objet de favoriser l’égalité des genres et l’autonomisation des femmes dans et par toutes les formes de médias, indépendamment des technologies utilisées. (…) Le but recherché est d’encourager les organisations de médias à rendre les questions d’égalité des genres transparentes et compréhensibles pour le public tout en analysant leurs propres politiques et pratiques internes afin d’adopter les mesures nécessaires au changement. »
Catégorie A : Mesures visant à favoriser l’égalité des genres au sein des organisations de médias
Catégorie B : Contenu des médias et représentation des genres
Plusieurs textes de lois encadrent les droits des femmes dans les médias et plus globalement dans la société.
Constitution du 27 octobre 1946 (alinéa 3 du préambule)
« La loi garantit à la femme, dans tous les domaines, des droits égaux à ceux de l'homme. »
Loi n° 86-1067 du 30 septembre 1986 relative à la liberté de communication (Loi Léotard)
« Le Conseil supérieur de l'audiovisuel contribue aux actions en faveur de la cohésion sociale et à la lutte contre les discriminations dans le domaine de la communication audiovisuelle. »”
Loi n° 2014-873 du 4 août 2014 sur l’égalité réelle entre les femmes et les hommes
(4ème alinéa inséré à l’article 3-1 de la loi n° 86-1067 du 30 septembre 1986).
« Il (le CSA) assure le respect des droits des femmes dans le domaine de la communication audiovisuelle. A cette fin, il veille, d'une part, à une juste représentation des femmes et des hommes dans les programmes des services de communication audiovisuelle et, d'autre part, à l'image des femmes qui apparaît dans ces programmes, notamment en luttant contre les stéréotypes, les préjugés sexistes, les images dégradantes, les violences faites aux femmes et les violences commises au sein des couples. Dans ce but, il porte une attention particulière aux programmes des services de communication audiovisuelle destinés à l'enfance et à la jeunesse. »
Loi n° 2017-86 du 27 janvier 2017 relative à l'égalité et à la citoyenneté
(phrase insérée au premier alinéa de l'article 14 de la loi n° 86-1067 du 30 septembre 1986)
« Il (le CSA) veille au respect de la dignité de toutes les personnes et à l'image des femmes qui apparaissent dans ces émissions publicitaires. »
En 2018, à l’initiative du CSA, l’Union des annonceurs (UDA) mobilise les acteurs du secteur de la publicité contre les stéréotypes sexuels, sexistes et sexués. Ensemble, ils signent une charte par laquelle ils s’engagent à agir contre ces stéréotypes.
25 novembre 2017 : l’égalité entre les femmes et les hommes est déclarée Grande cause nationale
Prévention et sensibilisation, accompagnement des victimes, répression des auteurs de violences sont les trois axes inscrits dans le plan quinquennal pour déployer les actions.
Dans ce schéma global, l’éducation est un levier important, et comprend une convergence d’initiatives :
Pour un historique plus développé du CSA
https://www.csa.fr/Dans la lignée, en septembre 2020, un rapport sur la place des femmes dans les médias en temps de crise est publié . Il livre un état des lieux très précis suivi de 26 préconisations concrètes et à destination de tous les acteurs pour un mise en dynamique globale (le chiffre renvoie à la numérotation des préconisations dans le rapport) :
Les données fournies par l’observatoire de la presse montrent une tendance globale de
progression
vers la parité.
Pourtant derrière cette féminisation générale, des variations importantes selon le
secteur, le
statut d’emploi, le métier, la qualification, les salaires perçus voire l’affectation
des services
ou la distribution des sujets perdurent.
Menée en 2018 par l’AJP (Association des journalistes professionnels) avec trois chercheuses, l’enquête “Être femme et journaliste en Belgique francophone” fournit des éléments chiffrés confirmant cette tendance :
Journaliste, reporter, photographe, infographiste, rédacteur en chef…
La question de la parité professionnelle dans les entreprises médiatiques suppose des connaissances sur les métiers du journalisme et par voie de conséquence sur l’évolution de la construction de l’information.
Conçu pour faire réfléchir les élèves sur la question des choix de métier et sur le fait que ces choix sont imprégnés de normes et de stéréotypes de genre, le guide d'animation du Girls day, Boys day proposé par la Fédération Wallonie-Bruxelles propose un large éventail d’activités et de conseils pour les mener à bien.
www.gdbd.be/Un guide sur les Femmes de radio et de télévision dans les fonds de l’Ina.
Télécharger le guidePiste 1
Introduire des exemples de métiers liés au journalisme et plus globalement aux médias dans les activités proposées.
Piste 2
Appliquer l’esprit de ces activités en prenant comme support par exemple la page Médias du site Fiche métier :
www.fichemetier.fr/metiers/mediasPiste 3
Dans la bibliothèque des femmes célèbres proposée sur ce site, on ne dénombre pas moins de 10 journalistes :
Zoom La Réunion :
« La couverture sportive joue un rôle puissant dans le façonnement des normes et stéréotypes liés au genre. En promouvant une couverture plus paritaire des sports masculins et féminins, et une représentation des athlètes plus juste, sans distinction de genres, les médias ont le pouvoir de défier ces normes et stéréotypes. »
Le journalisme sportif : quelle place pour les femmes ?
Cette enquête menée par le lab des étudiants en journalisme du CELSA confirme une
féminisation
du journalisme sportif puisque “Les chiffres tendent à montrer une évolution positive.
Mais au sein
des rédactions sportives, les femmes demeurent assignées à des fonctions où l’image
prédomine.”
Depuis 2014, le CSA est à l’initiative de l’opération “Sport féminin toujours” visant à inciter le paysage audiovisuel français à consacrer plus de retransmissions sportives, d’interviews, de portraits et de sujets d’émissions au sport féminin :
Voir aussi : la féminisation du sport en France : http://www.sports.gouv.fr/
Aude Carasco. La percée des femmes dans les médias. La Croix, 06/03/2020.
www.la-croix.com/Qui sont les 3 femmes sur la photo ? (Légende activable en cliquant sur le i)
Qu’est-ce que cette photo illustre ?
Une féminisation des fonctions dirigeantes dans le service audiovisuel public français :
Pour aller plus loin
www.culture.gouv.fr/Quels sont les exemples de disparité hommes / femmes mentionnés dans l’article ?
Quels sont les outils utilisés pour réduire les écarts hommes / femmes au sein des entreprises médiatiques ?
Dans la presse Pour la 7e année, edd (éditeur de Press’edd, plateforme n°1 de services de veille-médias) publie le classement des 10000 personnalités les plus médiatisées dans la presse française.
Note méthodologique : le classement 2019 a été réalisé sur la période du 1er janvier au 31 décembre 2019 à partir d’un échantillon de 3 000 titres de la presse française et sites du web éditorial (les articles paraissant dans plusieurs éditions de publications print régionales ne sont comptabilisés qu’une fois).
www.aday.fr/Quelles personnalités féminines ont fait l’année médiatique 2019 ? Comment la présence des femmes a-t-elle évolué ?
17,9% de femmes…
… à près de 70% de nationalité française … issues des domaines : de la
culture et des
médias (45%), de la politique (33% versus 35% en 2018) des sports (21% versus 19% en
2018).
Inversement, “les femmes de la catégorie business demeurent toujours extrêmement
discrètes (1%,
niveau identique à 2018)”.
A partir du décryptage de 700 000 heures de programmes TV et radio français, l’INA a mené une vaste étude sur le temps de parole des femmes dans les médias français.
institut.ina.fr/Note méthodologique : David Doukhan, ingénieur de recherche à l'INA, présente l'étude menée sur 700 000 heures de programmes radio et télé avec des outils d'intelligence artificielle développés en interne. Une première mondiale.
Télévision : 2010-2018 : + 4,7%, mais les femmes parlent moins que les hommes sur l’ensemble des chaînes
Radio : + 9,2% entre 2001 et 2018, mais des disparités sont toujours visibles surtout aux heures de forte audience
Dans son rapport de mars 2020, portant sur l’exercice 2019, le CSA faisait les constats suivants :
“Il ressort de cette étude que les tendances observées pendant la crise sont conformes à celles relevées par le CSA pour l’ensemble de l’année 2019 : la parité est presque atteinte pour les présentateurs (trices) et les journalistes mais des déséquilibres perdurent dans d’autres catégories, et en particulier dans celle des experts (es). En cela, les médias audiovisuels ont reflété, plutôt fidèlement même, la société et dès lors les disparités structurelles qui la caractérisent (ex : une incarnation masculine du pouvoir en termes de postes décisionnaires et honorifiques dans le milieu scientifique).”
CSA. La représentation des femmes dans les médias audiovisuels pendant l'épidémie de Covid-19.
Télécharger le rapportLes expertes
Lassées de s’entendre répondre systématiquement « Il n’y a pas de femmes expertes ! », Marie-Françoise Colombani et Chekeba Hachemi ont créé en 2012 le premier Guide des expertes version papier avec l’agence EpOke. Aujourd’hui, le site Les expertes est une base de données unique de femmes chercheuses, cheffes d’entreprises, présidentes d’associations ou responsables d’institutions (le site ne recense pas les expertes dont l’activité principale est le journalisme, les élues politiques et les femmes travaillant dans une association rattachée à un parti politique).
Le site recense trois profils d’expertes :
Prenons la une
Ce collectif de femmes journalistes milite pour une juste représentation des femmes dans les médias et l'égalité professionnelle dans les rédactions. Le 13 avril 2019, il a organisé les premiers Etats généraux des femmes journalistes rassemblant plus de 300 participants.
Egalité des salaires, mobilité interne, pige, management, racisme, validisme, harcèlement sexiste, rapport au corps et à la parentalité ont fait partie des thématiques abordées durant cette journée.
Les propositions issues de ces Etats généraux ont été rassemblées dans des cahiers de doléances, communiqués aux directions de rédactions et aux ministères de la Culture et des Droits des femmes et consultables en ligne.
https://prenons-la-une.tumblr.com/Les femmes dans les revues et magazines généralistes ; entre invisibilité et mixité trompeuse (Atelier proposé dans le cadre des 7e rencontres Savoirs CDI consacrées à l’EMI)
prezi.com/Déroulement
“D'origine anglo-saxonne (gender), le terme a d'abord été utilisé dans les sciences médicales, la psychologie et la sociologie, puis promu par l'histoire des femmes depuis les années 1980. Aujourd'hui généralisé, le concept de genre s'inscrit dans une perspective constructiviste qui analyse les différences hommes/femmes (inégalités, hiérarchies, domination masculine…) comme des constructions sociales et culturelles, et non comme découlant des différences de nature.”
Sandrine Teixido, Héloïse Lhérété et Martine Fournier (2011). Les gender studies pour les nul(-le)s.
C’est quoi le genre ? Centre Hubertine Auclert.
www.scienceshumaines.com/Désigne l’ensemble des stéréotypes et des discriminations basés sur le sexe, conduisant à des propos et/ou des comportements qui dénigrent les femmes. Il repose sur le postulat de l’infériorité des femmes par rapport aux hommes. Le sexisme a des conséquences importantes sur l’éducation, la vie professionnelle et personnelle, la santé, les sports et loisirs, l’occupation des espaces publics, les médias et la culture et peut conduire à des violences.
Télécharger le rapport“Les stéréotypes de genre constituent un sérieux obstacle à la réalisation d’une véritable égalité entre les femmes et les hommes et favorisent la discrimination fondée sur le genre. Ce sont des idées préconçues qui assignent arbitrairement aux femmes et aux hommes des rôles déterminés et bornés par leur sexe.”www.coe.int/
“Changer les images pour changer les mentalités… mais les changer vraiment !”
Les clés des médias
Cindy zappe à la télé chez elle. Sur TV VroumVroum : que des hommes. Sur TV BB : que des femmes. Cindy descend dans la rue. Elle voit pourtant des femmes au volant et des hommes une poussette à la main. Pour le spectacle de fin d'année avec les copains, elle décide de se moquer des stéréotypes.
www.lumni.fr/Sur Lumni, le dossier Filles et garçons, pareils ou différents ? propose de nombreuses vidéo regroupées en 4 rubriques :
Discuter avec les jeunes du sexisme dans les médias Réalisée par Habilo Médias, le centre canadien d’éducation aux médias et de littératie numérique, cette fiche conseils destinée aux parents recense des pistes de discussion pour faire comprendre aux jeunes comment garçons et filles, hommes et femmes, sont parfois stéréotypés dans les médias.
habilomedias.ca/Genrimages
Ce site met à disposition de la communauté éducative des vidéos et images analysées, des ressources et un outil d’annotation d’images fixes et animées pour conduire des séances de sensibilisation qui croisent éducation à l’image et éducation à l’égalité femme-homme.
www.genrimages.org/Matilda
Plus de 80 vidéos, accompagnées de ressources pédagogiques, sur les thématiques de l'égalité entre les sexes, dans tous les domaines. Matilda est également une plate-forme collaborative qui permet d'échanger des idées, des questionnements et des réalisations.
matilda.education/app/Pop Modèles – La stigmatisation des femmes dans la culture médiatique populaire
Ce site, réalisé par Média Animation dans le cadre du programme Alter Égales soutenu par la Ministre de l’Enseignement de promotion sociale, de la Jeunesse, de l’égalité des chances et des Droits des femmes de la Fédération Wallonie-Bruxelles et du Ministère de la Communauté française, propose 7 analyses et vidéos sur la stigmatisation des femmes dans la culture populaire.
popmodeles.be/Pépite sexiste
Association de sensibilisation au sexisme et aux stéréotypes diffusés par le marketing, Pépite sexiste repère, stocke et partage les exemples de marketing sexiste sur les réseaux sociaux afin d’interpeller les marques concernées :
Pistes d’analyse
A partir d’articles (interviews, portraits…) sur des femmes ou des hommes découpés dans des magazines variés, observer ceux centrés sur une femme (célèbre ou non) et ceux centrés sur un homme (célèbre ou non)
Le cas de la publicité
Grille CSA
En 2017, le CSA a mené une enquête intitulée Image des femmes dans la publicité télévisée : les décalages et stéréotypes persistent
www.csa.fr/Le questionnaire d’étude, autour de 8 questions principales peut servir de base pour une grille d’observation :
1. Quel est le type de produit présenté ?
2. Quel est le sexe du ou des personnages principaux présents dans la publicité étudiée ?
3. Quel est le sexe du ou des personnages secondaires présents dans la publicité étudiée ?
4. Quel est le sexe de la ou des personnes en voix hors champ ?
5. Quel est le rôle du ou des personnages principaux dans la publicité étudiée ?
6. Quel est le rôle du ou des personnages secondaires dans la publicité étudiée ?
7. Observe-t-on une nudité partielle ou totale des personnages féminins ou masculins présentés dans la publicité ?
Grille CNCPS
La Coalition Nationale Contre les Publicités Sexistes (CNCPS) est un organisme sans
but lucratif
qui a été mis sur pied dans le but d’éliminer les publicités sexistes en les
dénonçant et en
exigeant leur retrait.
Elle propose aussi une grille d’analyse.
Participer au concours Zéro Cliché
Organisé en collaboration avec le magazine Causette, le site Les Nouvelles News, l’émission Les terriennes- TV5Monde et le Défenseur des Droits, Le concours Zéro Cliché pour l'égalité filles-garçons, initié par le CLEMI invite les écoliers, collégiens et lycéens à déconstruire les stéréotypes sexistes dans les médias, le sport, la mode, l’école, la famille…
N’hésitez pas à consulter la rubrique Ressources et les productions primées des années précédentes
www.clemi.fr/fr/zero-cliche.htmlFemmes dans les médias : rôles de dames
Les femmes tracent leur route depuis plus de 100 ans à travers les médias, presse, radio, TV, Web. Où en sont-elles ? Quelle place occupent-elles ? Quelles représentations ? Malgré les avancées, elles se heurtent toujours au plafond de verre, trop souvent limitées aux mêmes rôles. Bilan à l’ère de #MeToo.